• Les Origines

    Historique de la création du Sambo

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    L’histoire du Sambo a été faussée par les purges et la censure de Staline. Elle est restée pendant longtemps déformée pour les Soviétiques et beaucoup ont cru qu’Anatolii Kharlampiev était le seul fondateur du Sambo. Les noms de Vasilii Sergeevich Oshchepkov et V.A. Spiridinov sont restés dans l´ombre sans être mentionnés.
    En nous inspirant d’un article intitulé « Création du Sambo » de Michail Lukashev, nous avons voulu rendre hommage à celui qui est , désormais, considéré comme « le Père du Sambo » : le fameux Vasilii Sergeevich Oshchepkov (créateur né dans une prison du tsar et un des nombreux morts du stalinisme).
    Le premier document qui tomba dans les mains de Michail Lukashev fut le magazine « Ogonyok » qui contenait un article fascinant écrit par Rahtanov au sujet de « L’histoire du Sambo ». Cet article rend un vibrant hommage à Anatolii Kharlampiev et le désigne comme le créateur d’un système soviétique de lutte libre et de self-défense nommé Sambo. Il rapporte également qu’Anatolii Kharlampiev voyagea à travers presque toute l’Union soviétique, collecta et rassembla les méthodes les plus efficaces de luttes et de self-défense de toutes nationalité…
    Au grand meeting de 1938 qui rassembla les lutteurs de toute l’U.R.S.S, il dit : « Je vous propose, au lieu de vous engager dans une discipline étrangère, comme l’exotique lutte du Judo, d’essayer plutôt votre talent dans notre lutte libre soviétique ». Puis, même avec les yeux bandés, il vainquit tous ceux qui doutaient des avantages de sa création. Il fut décidé de nommer ce système « SAMBO » (« SAMozashchita Bez Oruzhiya » = « Self-défense sans arme ») parce que ce système laissait la possibilité de se défendre des attaques adverses sans être armé.
    Michail Lukashev fit de très longues recherches sur l’histoire du Sambo. Il les cibla d’abord sur Spiridinov ne comprenant pas pourquoi il y avait très peu d’informations à son sujet. Il n’y trouva rien d’important et beaucoup de membres de sa famille étaient décédés. Il n’y avait plus son dossier dans les archives du « Dynamo Club » de Moscou. Puis, en remontant le réseau des différentes relations, il finit par trouver un certain Zhamkov qui était maître de tir et chef de Spiridinov quand il travaillait ces dernières années au Dynamo. V.A. Spiridinov créa un système appelé Sambo qui était la synthèse de méthodes à base de Ju-jutsu, de Luttes Libres Américaine et Française, de Self défense et de Boxes Anglaise et Française. C’est ainsi que Lukashev releva la première information au sujet de ce fameux V.S Oshchepkov dont l’élève était Zhamkov dans les années 1920 à Vladivostok. On peut dire qu’il tomba par hasard sur l´histoire d’Oshchepkov.
    Ensuite Lukashev finit par trouver le dossier au sujet de l’accusation d’Oshchepkov intitulé  » U.R.S.S NKVD (KGB) département de la région de Moscou. Boite n° 2641, selon la clause 58 de l´article 6 du code criminel russe. Vol 1″. Ce dossier très usé provenait d’un carton jaune sale, incluant les faits tragiques d’un homme merveilleux. Combien allaient être longues ses recherches sur ce dossier ?
    A partir de ce moment là, Lukashev changea d’orientation en ce qui concerne ses investigations, et décida de découvrir qui était vraiment V.S. Oshchepkov dont voici le récit.
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    Le fameux Vasilii Sergeevich Oshchepkov :  » le Père du Sambo « 
    V.S. Oshchepkov est né en décembre 1892 dans le village d´Alexandrovskii, dans le centre pénitencier pour femmes qui se trouvait dans l´île de Sakhaline. Maria Oshchepkova, sa mère, était une paysanne veuve. L’enfant perdit sa mère à l´âge de 11 ans semblant ainsi promis à une destinée funeste jusqu´à ce que, quelques années plus tard, il rencontre Nicolai, archevêque d´une église russe orthodoxe du Japon (après la défaite des Russes en 1905, l’île Sakhaline devint territoire japonais). Oshchepkov reçut une éducation, et devint réellement au courant des traditions russes. La fortune commença à lui sourire ayant la possibilité d’être initié comme prêtre.
    Mais Oshchepkov avait d´autres centres d’intérêts. L’archevêque avait une grande ouverture d´esprit et lui laissa la possibilité d’étudier le Judo, créé 25 ans plus tôt par Jigoro Kano. Oshchepkov entra ainsi dans une nouvelle culture. Il apprit rapidement les techniques du Judo et était apprécié par son professeur. Après avoir passé quelques tests, il fut admit le 29 août 1911 au Kodokan. Dans les archives du Kodokan, son admission constitue une sorte de record. Les spécialistes de Judo japonais pensaient que cet entraînement était au-delà des forces d’un européen. Les Japonais furent sans pitié pour lui ; les combats étaient très durs car il était traité par certains comme un ennemi. Il eut un bras cassé, fut jeté très rudement sur les durs tatamis, étranglé sans ménagement et connut de très difficiles moments. Il remercia ensuite ses partenaires qui lui permirent de devenir un judoka expérimenté.
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    Trois mois plus tard, il reçut la ceinture noire. A cette époque, les Japonais étaient d’une très grande sévérité quant aux grades, surtout pour un étranger. Oshchepkov, lui, devint le premier russe ceinture noire. Ensuite, il retourna en Russie où il devint traducteur militaire, car il parlait à la fois le japonais et l´anglais.
    De retour à Vladivostok, il enseigna son art à une nouvelle génération d’étudiants, puis il fut muté à Novossibirsk. Il y développa, enseigna et propagea sa science de la Lutte et de la Self-défense dans les milieux militaires. Il fit des démonstrations et le public fut impressionné par son efficacité dans l’art de désarmer les assaillants. Oshchepkov devint très populaire. Il fut invité à enseigner dans le club « Dynamo », connu comme le lieu d’entraînement des officiers d’Etat de la sécurité, ainsi que ceux de la milice.
    C’est en 1929 qu’il ouvrit des cours de Judo, terme inconnu de la plupart des moscovites. Il organisait des compétitions pour ceux qui voulaient tester leurs compétences. Vasilii Sergeevich Oshchepkov était considéré par les Russes comme un grand maître tant son efficacité était sans mesure. Il était capable de défaire avec des clefs, des combattants armés de véritables baïonnettes, couteaux aiguisés, sabres ou armes blanches.
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    Cette Lutte Moderne reçoit un nom « Sambo », créé par Spiridinov. Mais les contenus sont créés par Oshchepkov qui rejette absolument l’étude des méthodes et base son enseignement sur l’idée qu’une bonne maîtrise de la Self-défense ne peut se construire qu’avec les larges principes fondamentaux du sport. Le sport de combat est limité. L’entraînement physique permet d’obtenir l’habileté nécessaire à un bon combattant. Trouver le bon moment pour effectuer la technique la plus efficace par rapport à une situation donnée. Tout ce savoir-faire est réalisé dans des conditions réelles de stress. Les sports de combat sélectionnent les méthodes les plus concrètes par rapport au combat réel.

    Peu à peu, le travail d’Oshchepkov et de ses étudiants devint d’avantage un laboratoire de recherche pour la création du Sambo rassemblant le meilleur de beaucoup de Luttes Nationales et Internationales, mais incluant naturellement le Judo (Oshchepkov étant à la base un maître de Judo). C’était quelqu’un qui avait le sens critique et tout ce qui ne lui semblait pas rationnel et efficace fut éliminé. Il remplaça les tatamis par des tapis de Lutte plus doux. Au lieu de larges vestes, il utilisa des vestes serrées. Il supprima les pantalons, utilisa des shorts et des chaussures légères de Lutte. V.S. Oshchepkov déclarait « L’Institut du Kodokan n’a plus maintenant de section de préparation à base d’exercices physiques. C´est impossible de développer l´organisme sans exercices spéciaux ».
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    Oshchepkov inclut les clefs de Jambes, absentes dans le Judo Sportif. Cette technique était employée dans les entraînements et les compétitions par Oshchepkov et ses étudiants. Cette pratique fut accueillie comme nouvelle et différente du Judo Classique, ce qui était une des conditions pour la création de nouvelles techniques et combinaisons. Tous ces éléments apportaient des résultats, mais les facteurs décisifs n’étaient pas dans cette démarche.
    Il analysa toutes sortes de luttes existantes qu’il lui fut possible d´étudier. Il s’intéressa aux Arts Martiaux Chinois. Il se concentra sur les percutions, mais aussi sur la façon de pratiquer la Lutte Gréco-romaine en France, Finlande (les français et les finlandais apportèrent beaucoup à son développement), et en Amérique. Il s’intéressa aussi aux Luttes de Suisse (spécialisées pour les saisies à la ceinture), du Caucase, de Géorgie (Chidaoba), d’Azerbaïdjan (Gulesh), d’Ouzbékistan (Kurash) et d’Iran, en recherchant des applications pour la Self-défense. Oshchepkov voulait répandre sa méthode de combat et travailla pour différentes organisations civiles et militaires.
    Mais sa réelle heure de gloire sonna lorsqu’il enseigna à l´Institut de Culture Physique de Moscou, ce qui lui permit de former un nombre important de professeurs qui allaient enseigner ce nouveau système de Lutte et de Self-défense dans différentes villes. Ses élèves les plus célèbres furent : V.G. Kuzovlev, V.V. Sidorov, N.M. Galkovskii, I.V. Vasilev, R.A. Shkolnikov, A.A. Kharlampiev et bien d´autres. Très vite l’Institut de Moscou attira les meilleurs combattants des autres Républiques. Il organisa des compétitions.
    Au début de 1960, le célèbre judoka Donn Draeger (septième dan de Judo, auteur d’ouvrages de référence) écrivait « Le Sambo a appris du Judo ; les samboïstes l’étudient très simplement et très rapidement. Je n’aime pas parler de ce sujet, mais il faut savoir qu’un lutteur de Sambo expérimenté, après quatre à six mois de préparation spécifique est capable de gagner contre un judoka quatrième dan ». Il fait ensuite références aux qualités des samboïstes observés par les judokas, notamment leur capacité à se défendre grâce à leur sens de l’équilibre contre les attaques venant de toutes les directions, que ce soit debout ou au sol ». Ils maîtrisent très bien les techniques de clefs et ils sont capables de les réaliser dans toutes les situations, même en partant de la position debout. Les judokas ne doivent pas l’ignorer, les samboïstes utilisent souvent ce type de technique. Les saisies du Sambo sont très fortes et efficaces. Le Sambo est un challenge pour le Judo. Avant le Sambo, le Judo se tournait trop sur lui-même. Il se sentait protégé au-delà des frontières japonaises. Maintenant, il existe une nouvelle forme de Lutte, le Sambo, qui démontre le surprenant fait, que le Judo n’est pas complet et qu’il est nécessaire d’en étudier les causes d’un point de vue plus moderne si on ne veut pas arriver à un désastre « .
    Tous ses voyages et toutes ses expériences, Oshchepkov allait les payer de sa vie : Le Judo venant du Japon, il va peu à peu être soupçonné d’espionnage et assassiné dans des circonstances mystérieuses. En 1937, V.S. Oshchepkov est en train de finir de rédiger un livre. Tout le pays est sous l´oppression du dictateur Staline et de ses arrestations nocturnes. Le slogan à la mode est :  » Mieux vaut arrêter dix innocents que de laisser échapper un espion ». Le 29 septembre, il est accusé d’espionnage et arrêté car il a eu, par le passé, de nombreuses relations avec l´étranger. Il meurt à l’âge de quarante-quatre ans laissant derrière lui une œuvre considérable.
    En conclusion, Oshchepkov et ses étudiants des Républiques du Sud et du Sud-Est n’ont pas seulement importé le Judo en U.R.S.S, ils ont fortement contribué à l’étude des techniques et des tactiques issues des différentes Luttes Nationales.
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    Anatolii Kharlampiev cherche à se démarquer de son professeur.
    L’été 1938, un rassemblement de toutes les Républiques fut organisé à Moscou. A cette occasion, Kharlampiev présenta aux nouveaux participants sa nouvelle création rassemblant toutes sortes de formes de Luttes. C’est ainsi que se développa le mythe qui place Kharlampiev comme l´unique et indépendant créateur du Sambo. En raison des événements politiques, Kharlampiev cherche à se démarquer de son professeur qui était considéré comme « ennemi du peuple ».
    C’est vers 1930, avec le début de grandes compétitions (notamment entre cinq à six grandes villes organisatrices) et en 1939 (les championnats d’U.R.S.S), que le système de Lutte développé par Oshchepkov commença à être reconnu.
    Plus tard, le système de Lutte développé par Oshchepkov changea deux fois de nom. De : « Style de Lutte Libre », il se transforma en « Lutte Libre », mais au milieu de 1940, les différentes sortes de Luttes Internationales commencèrent à se développer en U.R.S.S. Si bien que l´on trouve désormais deux systèmes avec le même nom russe. Pour la plus jeune sorte de Lutte, un nouveau nom était choisi « la Lutte Libre, le Sambo » parce qu’elle contient à la fois la Lutte et la Self-défense.
    Kharlampiev dit que la création de l’abréviation « Sambo » est le seul mérite de V.A Spiridinov.
    Après la seconde guerre mondiale, Kharlampiev devient le seul leader du Sambo. Il est interdit d’avoir des doutes quant à ses mérites. Sa dignité n’est pas autant élevée que ses qualités professionnelles. Même quand le nom d’Oshchepkov s’impose, Kharlampiev ne dit pas la vérité sur les origines du Sambo, ne donne pas son dû au professeur qui lui avait enseigné les premières bases. En outre, il développe son propre mythe. Il commence à dire qu’il a reçu l’ordre, en 1922, du héros de la Révolution N.I Podvoiski de créer le Sambo. Mais en 1922, Kharlampiev avait seulement quinze ans…
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    La fameuse histoire de Rahtanov a été publiée plusieurs fois et reprise par plusieurs journalistes. Il y a eu un océan d´articles. Kharlampiev lui-même développa jusqu´à sa mort sa version dans beaucoup d’interviews. Le mythe devint ainsi un fait historique. Il y a quelques années, le film « Imbattable » s’inspira de cette légende.
    Pour démêler le nœud de l’assassinat, approuvé par les officiels au plus haut niveau, Michail Lukashev eut à affronter les peurs évidentes, l’ignorance sûre d’elle-même, les très habiles mensonges et le dense rideau de l’oubli. Il a passé douze années de sa vie à faire des recherches.
    Dans le même temps, il était impossible de publier des informations sur la véritable origine du Sambo. Quelquefois les écrits étaient bloqués par Kharlampiev. Une fois, il fit une mauvaise expérience. L’article originel qui devait paraître dans le journal « Nedelia » a été revu par lui-même car, Kharlampiev déclara qu’il n’était pas permis de le publier : « Les informations de cet article viennent essentiellement de source japonaise ».
    Évidemment, après de tels relectures ou corrections, les articles n’étaient pas publiés étant l´objet d’une « lutte politique cosmopolite ». Cette grande campagne déshonorante a eu lieu durant de nombreuses années…. Il était nécessaire que toutes choses venant du pays devaient uniquement provenir des ancêtres. Il était préférable de falsifier que de reconnaître un apport venu de l´étranger.
    Cet article apportait la connaissance de l’origine du Sambo qui vient du Judo et du Ju-jutsu. N’est-ce pas vrai que le Ju-jutsu lui-même vient de la Chine ! C’est un processus normal du développement des civilisations dans le monde. Les différentes cultures ont toujours fonctionné en inter-connexion. Y a-t’il quelque chose de mauvais à cela ?
    En 1982, la mention dans un de ses livres de l´histoire de Rahtanov, provoqua une réelle avalanche sur la tête de l´auteur. Tous les étudiants de Kharlampiev, gradés de l´Institut Energétique de Moscou (lieu d´enseignement de Kharlampiev) furent en guerre contre lui. Maintenant, Lukashev trouve que c´est une réaction naturelle de vouloir défendre son professeur. Tous croyaient sincèrement les paroles de celui-ci. Mais, il est impossible de défendre une noble cause par des moyens déshonorants. Ils combattirent non contre une conception ou un opinion erronée, mais contre un homme qui affirmait cela. Au lieu de prouver les erreurs à travers un débat ouvert, ils écrivirent une lettre de dénonciation qu’ils envoyèrent au Comité Central du Parti Communiste d’Union Soviétique. Était-ce la dernière dénonciation ?
    Le plus étrange au sujet de l´article, c’est qu’il ne fût pas rangé dans un casier, mais enregistré et envoyé au Comité des Sports des États de l´U.R.S.S pour être examiné par les autorités. La Fédération d’U.R.S.S de Sambo décida d’organiser une discussion autour du livre. Elle était programmée pour écraser et blâmer son auteur. Mais de nouveaux faits apparaissaient : le livre était dédié aux jeunes lecteurs.
    Il contenait à la fois des histoires sur les arts martiaux et des informations sur la pratique. La surprise fut grande de voir qu’il intéressait beaucoup de vétérans du Sambo qui avaient apporté une grande contribution à la diffusion et au développement de cette discipline. Bien sûr, ils n’étaient pas intéressés par les leçons, chacun d’eux pouvant enseigner beaucoup de choses à l’auteur sur ce sujet. Ils étaient surtout attirés par l’Histoire du Sambo qui, pour la première fois, n’était pas falsifiée. Les vétérans connaissaient l’histoire réelle du Sambo et décidèrent de venir discuter et défendre leur opinion. Le plus actif fut Andrey Andreevich Budzinskii, deux fois champion d’U.R.S.S et un des premiers étudiants de Kharlampiev.
    Le livre de Michail Lukashev déclencha des réactions. L’infatigable Budzinskii organisa le Concile des Vétérans de Sambo. Ils fouillèrent les archives privées, demandèrent aux états de communiquer les vieux documents, retrouvèrent d’anciens amis sportifs, envoyèrent des lettres aux musées et même prirent contact avec l’île si éloignée de Sakhaline. Ils trouvèrent de très intéressants documents. Sur la base de ces documents, l’auteur est capable de vérifier ses informations et de trouver de nouveaux faits pour l’histoire du Sambo.
    Article  tiré du site BRUSA SAMBO photo_entrainement_1



    Origine du  Systema (cnctema)

    Le systema puise son origine dans plusieurs sources différentes. Parmi toutes ces sources, les deux influences principales se retrouvent surtout dans le Samoz (Sambo) de Victor Spirodonov avec l’intégration de la gymnastique militaire appliquée et dans les arts martiaux russes anciens, remontant jusqu’à l’époque des Bogatyr, et, plus près de nous, des Cosaques, qui pratiquaient eux aussi un art martial très proche et sans doute pour partie issu des luttes traditionnelles mongoles. Cette approche est cependant discutable et controversée car les liens reliant le systema aux arts martiaux russes anciens (AMR) n’ont jamais pu être clairement établis de manière spécifique et significative.En fait, ils seraient plutôt le résultat d’une campagne nationaliste, associant toute création, produit de l’URSS, provenant d’un patrimoine traditionnel, dans le but de favoriser et de promouvoir le patriotisme durant la période de la guerre froide. Aucun lien direct reliant le systema aux AMR n’a jamais pu être clairement établi ni prouvé. Diverses autres méthodes de combat corps à corps Soviet et provenant d’autres origines, datant de la Seconde Guerre mondiale, ont également influencé le systema.Le systema a été aussi connu durant la période de la guerre froide sous l’appellation de Combat Sambo Spetsnaz. Cet art martial russe est la forme évolutive du « Samoz » et/ou du « Sambo » de Viktor Spirodonov. L’évolution du Samoz de Spirodonov et du Sambo d’Oshchepkov a été maintenu en parallèle au sambo (sportif et militaire) par le NKVD qui lui-même est devenu le KGB par la suite. C’est hors du sentier officiel de l’évolution du Sambo militaire et sportif, que le systema fut créé, même si ce dernier se repose sur les bases des travaux de Spirodonov sur le Samoz.
    Une autre théorie réside dans le fait que le systema moderne est le résultat d’une recherche intensive et du développement d’un projet s’échelonnant sur plusieurs générations d’instructeurs de combats corps à corps au Dynamo de Moscou entre les années 1920-1980. Ceci place le systema dans la même lignée d’entraînement militaire au combat corps à corps que le Sambo de combat.
    Le Systema est un art martial libre et naturel, sans règles ni limites autres que morales, enseigne à combattre dans toutes les positions et situations. Il n’y a pas de modèles fixes ou de combinaisons imposées de mouvements. Sa force repose sur le développement de l’intuition et du contrôle de soi, indispensable en self-défense, comme dans la vie de tous les jours.
    L’entraînement prend en compte le fait que tout peut arriver lors d’un combat. Il s’appuie donc sur des principes et tactiques de réponses à une attaque fondées sur les réactions instinctives et les caractéristiques propres de chacun.
    Le Systema propose des méthodes de défense à mains nues, contre plusieurs agresseurs, contre un agresseur armé (couteau, bâton, etc), au sol. Il propose aussi des techniques de relaxation et respiratoires bénéfiques à la santé et à la condition physique.
    Développé sous le régime soviétique, l’enseignement du Systema était réservé aux services de protection des très hautes personnalités et à certains membres des unités spéciales d’interventions (le Spetsnaz). Sa diffusion était même interdite en dehors de ces groupes très restreints

     Article  tiré du site BRUSA SAMBO